Le bienheureux Basile Moreau, fondateur de Sainte-Croix avait placé sa nouvelle famille religieuse sous la protection des trois personnes de la Sainte Famille : Jésus, Marie et Joseph. Ainsi, à Notre-Dame des Sept-Douleurs, il confie les religieuses ; à saint Joseph, les frères et à Jésus, invoqué sous le vocable du Sacré-Cœur, les prêtres. En ce troisième vendredi de juin, le Sacré-Cœur est à l’honneur. Que célèbre-t-on au juste ?

La dévotion au Sacré-Cœur a été répandu à partir du XVIIe siècle, particulièrement avec les révélations à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Nous trouvons cependant l’origine de cette dévotion au cœur de Jésus dans un texte de l’évangile de saint Jean qui nous dit qu’au moment de la mort du Christ en croix : « l’un des soldats, d’un coup de lance, le frappa au côté et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34). Ce cœur de Jésus transpercé devient une expression frappante de cet amour du Christ qui va jusqu’à donner sa vie. Le sang symbolise ce don de sa vie, l’eau exprime aussi ce don qui donne vie. Fêter le Sacré-Cœur, c’est célébrer le sacrifice ultime du Christ sur la croix, source inépuisable de vie pour ceux et celles qui croiront en lui.

Le Sacré-Cœur aura rapidement sa place à l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Dès les débuts de l’œuvre, un autel lui est dédié dans la crypte. Le frère André a dû sans doute prier au pied de cet autel tout comme il a dû le faire au pied de l’autel dédié à la Vierge Marie. Parmi toutes les paroles du frère André qui ont été citées lors de divers témoignages, aucune d’elles ne mentionne explicitement le Sacré-Cœur. Toutefois, le frère André en parle quand il dit : « La porte du ciel c’est le cœur de Jésus. La clef de cette porte, c’est la prière et l’amour. »

Saint frère André retrouve cette même sensibilité à l’amour du Christ dans sa dévotion à la passion de Jésus, qui est, pour lui, la plus grande manifestation de l’amour du Christ. Il disait : « Notre Seigneur nous a donné la preuve de tant d’amour par ses souffrances et sa passion. »

En cette fête du Sacré-Cœur de Jésus, nous sommes invités à méditer sur cet amour de Dieu qui s’est manifesté par la passion et la mort du Christ. Et, tout comme le frère André savait si bien le faire, confions-lui notre monde et ses souffrances. Ouvrons notre cœur aux autres par la prière et l’amour.

Père Claude Grou, c.s.c.,
Recteur